Pourquoi choisir un savon artisanal

Naturel, qualitatif, local : les trois piliers

1. Vous désirez des produits naturels

Revenons d'abord sur la définition de ce qu'est un produit naturel :

• Un ingrédient naturel est un produit d'origine végétale, animale ou minérale, qui n'est pas transformé, sauf par des actions mécaniques traditionnelles, notamment à des fins d'extraction de l'ingrédient.

• Un ingrédient d'origine naturelle a subi une transformation chimique de faible ampleur et en nombre limité.

Dans les deux cas, tout ingrédient d'origine pétrochimique est exclu.

Si la teneur en ingrédients bio dans un produit annoncé comme bio est inférieure à 100 %, elle doit être indiquée. Par ailleurs, un produit cosmétique ne peut être qualifié de « naturel » que si sa teneur en ingrédients naturels est supérieure ou égale à 95 %.

> Voici pour illustrer, le rapport d'une enquête de la DGCCRF datant de 2019 : sur 199 produits analysés, 53 ont été jugés non conformes pour des défauts d'étiquetage (notamment pour l'absence d'indication des allergènes présents dans le produit), 15 produits ont même été considérés comme dangereux, principalement à cause de la présence de métaux lourds ou de substances interdites ou dépassant le seuil autorisé.

L'enquête menée démontre l'existence d'allégations insuffisamment justifiées, une absence de traçabilité de certains produits et la présence de substances interdites ou d'allergènes non mentionnés dans la liste des ingrédients.

2. Vous recherchez des produits de qualité

> Le mot Naturel, si galvaudé aujourd'hui, n'a donc pas forcément la même définition pour un artisan consciencieux que pour un industriel.

> L'artisan est, de manière générale, en recherche constante, dans le but de fabriquer le meilleur produit possible. Il utilise donc des huiles et des beurres végétaux, la plupart du temps de qualité biologique, il ne produit pas à grande échelle et peut donc donner le soin nécessaire à la confection de ses produits, il doit également faire valider ses formules par un toxicologue et respecter les BPF (Bonnes Pratiques de Fabrication).

Le savon est, la plupart du temps, fabriqué selon la méthode de la saponification à froid : les huiles et la soude se transforment en savon + glycérine + huiles (surgras). Les huiles conservent ainsi leurs propriétés, la glycérine fera bénéficier de ses propriétés hydratantes, et les insaponifiables (molécules actives, surtout des anti-oxydants) y seront présents aussi.

> L'industriel est dans une recherche de rentabilité, et utilise donc de l'huile de Palme et de la graisse animale, (moins chères), mais peut mettre sur l'étiquette l'image d'un bel avocat, qui peut très bien être présent sous forme d'huile hydrogénée à hauteur de 5%

Ensuite, le savon est chauffé à haute température (100°c) pendant des heures, voire des jours selon les cas, puis la pâte est rincée à l'eau salée, ce qui dissout la glycérine (l'actif hydratant produit naturellement pendant la saponification) et la fait disparaître du produit fini.

Parfois, les allégations sont trompeuses, les packagings sont "green" et pourtant on retrouve des huiles hydrogénées (qui ont été transformées et ont perdus toutes leurs molécules actives), des ingrédients suspectés d'être cancérigènes, et des matières obtenues après de grosses transformations qui sont polluantes pour l'environnement.

Ce processus donne des savons sans principes actifs, sans surgras, sans glycérine. On leur ajoute souvent des molécules suspectées d'être dangereuses comme l'EDTA, les parabens, et des parfums synthétiques. Ils rajoutent même parfois des tensioactifs (SLS, SLES, qui contiennent des sulfates et sont souvent issus de l'huile de Palme) pour que le savon produise plus de mousse.. Ils sont finalement asséchants et causent de nombreux problèmes de peau, notamment chez les plus sensibles.

3. Vous voulez des produits locaux

> Pourquoi c'est important de privilégier le local ?

Parce que cela fait sens.

> Dans un monde ou l'individualisme règne tant dans la vie que dans le monde économique, nous achetons des produits fabriqués à l'autre du bout du monde, en fermant les yeux sur la manière dont ils sont faits, et par qui ils sont faits.

> Sans aller au bout de ce sujet, chacun fait ce qu'il peut et ce qu'il veut pour maintenir un certain équilibre entre son éthique, son pouvoir d'achat et ses envies.

> Mais, reconnaissez tout de même qu'il est toujours plus plaisant d'aller chez le maraîcher, de voir les terres et de savoir où les légumes ont poussé avant de les acheter. C'est ce qu'on appelle "la valeur ajoutée" ; on connaît la personne à qui on achète, on lui fait confiance car on est en adéquation avec ses valeurs, et ainsi nous ne sommes pas juste heureux d'avoir acheté quelque chose en comblant un désir compulsif, mais nous sommes heureux de soutenir l'artisanat, le local, et d'utiliser un bon produit.

LUNAOH